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Un peu d'histoire

La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot la quittèrent en 1954. La maison fut alors vendue puis servit de logement de week-end à des estivants. N’étant plus entretenue, elle souffrit des intempéries. En 1963, sous les assauts de l’hiver, son toit s’effondra. La ferme était dès lors vouée à la démolition.

" Dépourvue de présence humaine, d'une famille de deux ou même trois générations, de berceaux comme de cercueils, du léger bruit des fuseaux, du silence appliqué de l’horloger, de la chaleur de l'écurie où se mêlent tant de senteurs fortes et aigres-douces, des rires et des cris d'enfants, du grondement des chars pénétrant dans la grange, du bavardage des femmes, des courbatures matinales, de la flamme craquant comme un fouet dans l'âtre, des étreintes et des rêves nocturnes, de la crainte autant que de la joie, elle se doit de retrouver la signification d'une chaîne de vies parcourant près de cinq siècles."
André Tissot, historien.

En 1964, il a fallu toute l’énergie et la détermination d’un homme alors instituteur à Neuchâtel, Pierre von Allmen, pour que la ferme ne soit pas démolie. Malgré la décrépitude du bâtiment, c’est en esthète avisé qu’il en avait compris la valeur patrimoniale et architecturale.

 

Il réunit alors autour de lui tout un groupe de personnalités régionales ainsi que des artistes et divers organismes œuvrant pour la protection du patrimoine.

Ensemble ils décidèrent de sauver la ferme et de redonner vie à cet exceptionnel témoin du passé. Une fondation fut créée avec pour but la conservation du bâtiment tout en l’ouvrant au public en y créant un centre artistique et culturel.

 

Ce fut le début d’une extraordinaire aventure mêlée de joies et d’émotions qui aboutit, en 1968 à la création de la galerie d’art telle qu’elle est encore aujourd’hui.

 

La ferme du Grand-Cachot-de-Vent est, en l’état actuel des recherches, l’exemple le plus ancien parmi les fermes à pignon frontal (ou «fermes neuchâteloises») de tout le Haut-Jura, puisque sa première mention date de 1503. Au fil des siècles, ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons, dentellières, etc ... Le bâtiment actuel est donc issu d’évolutions multiples et ses murs en ont subi les transformations.

 


Plan rez-de-chaussée à télécharger
Plan étage grange à télécharger 

Pierre von Allmen, photo archives RTS

" La richesse de la ferme du Grand-Cachot-de-Vent réside dans son accessibilité unique. Il est possible de plonger au cœur de la structure du bâtiment et d’en appréhender d’un seul coup d’œil l’organisation et l’histoire architecturale. La mise en évidence de l’enveloppe en bois précisément datée de 1531 est déjà un événement, mais la possibilité d’en présenter les vestiges au public en tout temps est un véritable trésor historique et didactique ! "
Christian de Reynier, archéologue

Activités de la première fondation

Cette galerie fut active une trentaine d'années. Les artistes y ayant exposé furent nombreux. Artistes de notre pays, ou figures marquantes telles que Paul Klee, Manessier, Picasso, Lermite, etc... ou encore plus simplement les artistes et artisans régionaux ont investi ces locaux si particuliers.

Le Grand Cachot a rapidement acquis une renommée internationale et rencontra un succès certain. Dans les années 1990, la fondation connut des heures moins gaies. Quelques difficultés financières, une dernière exposition collective en 1995, puis le décès du dernier créateur et plus ardent défenseur de la ferme, Pierre von Allmen, eurent raison de la fondation.

1972 : Interview  de Pierre von Allmen, créateur de la fondation (TSR)

Naissance d'une nouvelle fondation

En 2002, la banque créancière désire mettre la ferme en vente. Un premier appel est alors lancé afin de trouver des personnes intéressées à faire revivre la maison, d'une manière ou d'une autre. Après quelques difficultés, un groupe d'habitants de la région, ayant pour la plupart participé aux activités de la première galerie, se lancent dans l'aventure.

 

La maison est rachetée grâce à l’aide de la Loterie Romande, et un Conseil de fondation est mis en place afin de poser les bases juridiques de cette nouvelle fondation. En parallèle, un groupe d'animation est chargé de faire des projets et de rouvrir le Grand-Cachot au public.

Le premier objectif fut de fêter dignement le 500ème anniversaire de la ferme, ce qui fut fait en octobre 2003. Cette manifestation regroupait une présentation de l'histoire de la ferme, l'exposition d'œuvres d'une vingtaine d'artistes neuchâtelois, différents concerts, la vente des produits préparés à la ferme, etc...Des centaines de personnes se retrouvèrent alors dans ces locaux trop longtemps inoccupés. Nostalgiques de ce lieu de culture, amis de la fondation des premiers jours, artistes ayant exposé, amoureux de la ferme ou simples curieux, tous ont fait part de leur plaisir à être dans cet endroit magique. Beaucoup offrent alors leur soutien pour le redémarrage des activités du Grand-Cachot.

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